vendredi 22 juin 2007

La légende du serpent blanc - II

Ayant repris forme humaine peu de temps après, Bai Suzhan décida de sauver Xuxian. Il fallait le ramener à la vie. Les serpents blancs et azur connaissaient la plante qui rendait immortelle de la montagne des immortels. Ils savaient aussi que seul le vieux sage des montagnes pouvait leur donner. Mais Suzhan, le serpent blanc, choisit d’outrepasser les règles. Son mari, son bien-aimé mourait. Il lui fallait trouver au plus vite cette plante immortelle. Elle partit l’arracher elle-même. Et son mari, Xuxian, put revenir à la vie.
A son réveil, après son long voyage parmi les morts, , Xuxian avait fait son choix. Serpent ou femme, il aimait Suzhan, il aimait sa bonté, sa sagesse envers lui. Et non, il ne pouvait la quitter. Ils étaient mari et femme, et cela pour la vie.

Leur choix fut bien sûr contesté et le bonze Fahai revint chercher Xuxian.

Xuxian avait outrepassé les règles. Il avait sauvé un serpent de mauvais augure, il cohabitait avec cette créature. Il fallait éduquer Xuxian. Il lui fallait apprendre les préceptes de la vie selon le cycle de la vie. Pour cela, Fahai enferma Xuxian. Celui-ci enfermé, il pourrait enfin réfléchir à son destin et briser son cycle de vie déjà si mal commencé.
Emprisonné, Xuxian était anéanti. Pourquoi cette décision si injuste ? Il aimait sa femme et il vivait avec elle, quoi de plus noble ? Pourquoi lui fallait-il changer sa vie ? Sa vie était la plus parfaite de toutes les vies. Il vivait avec la personne de son choix, avec la personne de son cœur.
« Relâchez-moi !! criait-il à longueur de journée. Votre paradis céleste ne m’intéresse pas. J’aime ma vie ainsi, avec ma femme, ma tendre épouse. Mon paradis, c’est sur cette terre, auprès de ma femme ! » Hélas la colère de Xuxian fut vaine.

De son côté, Suzhan, elle non plus, n’avait pas abandonné son époux. Celui-ci vivant, elle voulait désormais le libérer. Alors décidée, elle partit affronter le bonze Fahai.
Et face au bonze, elle le menaça :
« Fahai, libère mon mari. Tes menaces et ton comportement ne mène nulle part. Xuxian est en moi désormais ! Il est dans mon ventre !! Je porte son fils!! Libère-le !! » ordonna Suzhan déjà armé d’un long sabre et prête à se lancer contre le bonze.

« Il faudra d’abord m’affronter ! »

Alors Suzhan fit appel à la mer, à la mer de l’est et pria le dragon de lui prêter sa mer. Les vagues se soulevèrent pour recouvrirent toute la région de Hangzhou.
Cependant, le bonze était un maître en attaque. Il savait comment contrer cette terrible mer et la repoussa. Leur combat fut terrible jusqu’à ce que Suzhan, épuisée, se fit prendre par les gardiens du ciel des immortels. Ces derniers, envoyés par la mère du roi céleste, avaient pour mission de capturer ce citoyen du ciel irrespectueux. Il avait franchi le mur des relations entre mortels et immortels. Il fallait arrêter ce serpent blanc. Fahai, soucieux de l’enfant en Suzhan, pria cependant la mère céleste de libérer Bai Suzhan, le serpent blanc. Il lui fallait d’abord donner naissance. Une vie était en elle.

Quelques mois plus tard, le fils de Bai Suzhan et Xuxian naquit. Mais hélas, ce petit être ne put connaître sa maman. Aussitôt naissance donnée, le bonze Fahai revint à Hangzhou capturer le serpent blanc, Bai Suzhan.
Elle fut enfermée dans la pagode de Hangzhou par un sortilège. Celui-ci devait se dissiper lorsque les fleurs pousseraient sur la colonne de bronze à l’entrée de la pagode.

Les jours passèrent, les ans passèrent et le fils du couple interdit grandit. A 18 ans, il devint administrateur du royaume. Il avait réussi son examen. Xuxian et son fils célébrèrent ensemble cette réussite. Pour cela, ils se rendirent à la pagode de Hangzhou où résidait sa mère, Bai Suzhan. Ce jour-là, le 5ème jour du 5ème mois il faisait une chaleur terrible, un soleil immense brillait au-dessus de la pagode de Hangzhou, si bien que des fleurs apparurent sur le bronze de l’entrée. Et c’est ainsi que Bai Suzhan sortit de la pagode. Libérée, elle put enfin revoir son fils et son époux bien-aimé, avant de repartir très haut dans le ciel, dans la montagne des immortels d’où elle provenait !



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