dimanche 17 septembre 2006

Ne rien faire qu’attendre !

Il y a très longtemps dans la Chine ancienne, un chaud matin de printemps, un fermier, tout en sueur, cultivait laborieusement son jardin. Quand tout à coup, un gros lapin sortit en trombe de son terrier, fonça tête baissée vers un gros tronc d’arbre où il tomba sans connaissance. Le lapin était mort.

Le fermier se hâta de ramasser ce lapin et, trophée à la main, commença à saliver en pensant à la délicieuse viande de lapin. Il était tout content, le fermier. Il pourrait rapporter un lapin à la maison sans avoir dépenser un brin d’énergie pour le chasser. Non seulement bien gras mais aussi bien gros, le gibier était excellent pour se régaler devant un bon gros plat bien mijoté par madame. Sans terminer son travail, laissant tout en plan, il se dirigea droit vers la maison avec son lapin dans les mains comme trophée.
A peine passé la porte d’entrée, la femme du fermier, surprise par cet intrusion, montrant du doigt ce gibier, s'esclaffa.
Et le fermier tout sourire, fier de lui : « ce lapin ? Haha, il est apparu comme par enchantement, s’est cogné contre un tronc d’arbre et tombé juste à mes pieds».
A la vue du fermier, son mari, brandissant son lapin et tout en écoutant son histoire abracadabrante, la femme du fermier se mit à rire, à rire, mais à rire tellement fort qu’elle eut un mal fou à se remettre au travail.
Puis elle prépara le lapin, et cuisina un plat si délicieux qu’elle dit au fermier :
« Si tu peux me rapporter un lapin tous les jours, alors je te préparerai un festin à tous les repas!»

A ces mots alléchants, le fermier retourna dans son jardin, laissa pelles, bêches et râteaux et ne fit plus rien qu’attendre. Adossé, allongé au pied d’un arbre, il espérait qu'un autre lapin surgisse de son terrier, trébuche, butte la tête contre un arbre et tombe allongé au pied de celui-ci.

Mais, ce ne fut pas aussi simple. Les jours passèrent et aucun lapin ne fit son apparition. Et pendant que le fermier attendait patiemment, adossé au tronc de l’arbre, la mauvaise herbe avait déjà envahi tout le jardin. Toutes ses plantations étaient devenues des herbes géantes.
Le jardin devint pelouse! Et tout le monde se moqua de ce fermier paresseux, si fainéant, qu’il en avait tout perdu!