vendredi 28 septembre 2007

Sur la lune - II - le second voyage de l'empereur

La deuxième partie du voyage de l'empereur Tang Xuanzong sur la lune.

Le lendemain, l’empereur Tang Xuanzong ne cessa de repenser à l'air de flûte du palais de glace.
Aussi, pour être certain de ne pas oublier cet air de musique, avec l’aide du musicien de la cour, il recomposa l'air enchanté.

L’automne était arrivé très vite cette année là. L’empereur Tang, toujours incapable de retourner sur la lune, était désespéré.
Quand, le quinzième jour du huitième mois de l’année, il tomba dans un sommeil profond qui l’emmena à proximité d’un pont tout blanc. Là-bas, l’attendait un palanquin et ses quatre porteurs. L’empereur s’y installa et le palanquin s’envola. Et son royaume disparut progressivement pour laisser place à un palais merveilleux aux murs de jade!
Le jardin qui entourait le palais était tout aussi enchanté avec un jardin de fleurs si coloré que l’empereur en avait la vue troublée. Quand un bruit attira son attention.

Kac, kac, kac.

L’empereur, curieux, continua à s’approcher du bruit et vit un homme couper du bois. Mais ce qui retint surtout son attention, c’est que chaque arbre coupé repoussait aussitôt. L’empereur interrogea alors l'homme des bois.
«Votre majesté » lui répondit le bûcheron, « permettez-moi de me présenter, Wukang, bûcheron de la lune. Les sages m’ont ordonné de couper du bois en punition de mes fautes passées.»
« Mais mon brave, vos arbres repoussent tous. Il n’est donc pas nécessaire de vous épuiser à cette tâche»
« Mon seigneur, si ces arbres repoussent, c’est pour m’apprendre la patience. C'est pourquoi j'ai l'ordre des dieux de couper des arbres qui repoussent tous les jours». L’empereur laissa Wukang à sa besogne.

Il pénétra dans une forêt. Près d’un pont, un lapin blanc était en train de moudre des plantes médicinales. C’était le lapin de jade, envoyé ici par les dieux, pour fabriquer la poudre des dieux. L’empereur essaya de s’approcher du lapin pour se présenter.

Hélas, le lapin de jade prit peur et s’enfuit.

Toujours en voyage sur la lune, sa majesté poursuivait sa visite, en quête du joueur de flûte. Il entra dans un jardin de bananier, au centre duquel, était placée une petite maison en pierre, sans porte. Il s’approcha alors pour y chercher une entrée, quand il recula, effrayé.
« Ah, mais qu’est-ce que… c’est que ce truc !!»
Choqué, sans voix. L’empereur, peu téméraire pourtant, mais surtout curieux, s’approcha de cette maison. Il étudia cette forme grise plus attentivement, quand il commença à décerner une forme, comme un coquillage géant, avec trois jambes et une grande bouche. Il était face au crapaud, mangeur de lune. Aussi, parce qu’il avait pour mauvaise habitude de manger la lune, celle-ci avait inventé sa forme en croissant, plus difficile à croquer. Mais aujourd’hui, c’était le quinzième jour du huitième mois, et la lune était ronde. Le crapaud s’en donnait alors à cœur joie de croquer dans la lune.

L’empereur laissa le crapaud à son festin et s’aperçut que plus il avançait plus il s'élevait. Quand, il arriva au palais de la lune. Sur la porte du palais, il était écrit, « Palais de glace doré». L’empereur, proche de son objectif, accéléra son pas, tout en tendant l'oreille. La douce musique revenait. Il avait retrouvé son air de flûte. Mais cette fois-ci, il ne s’arrêta pas et s’avança jusqu’à la porte derrière laquelle venait le son de la flûte. Il entrouvrit la porte et vit un orchestre uniquement composé de jeunes filles danseuses et joueuses de flûte. L’empereur s’arrêta pour écouter cet air qu’il avait eu tant de mal à retrouver.

Il se rappela alors que sur la lune vivait aussi Tchang E, la belle épouse de Hou Yi. L’empereur eut envie de voir Tchang E, d’en apercevoir sa beauté. Il referma doucement la porte de la salle de musique pour ne pas déranger les demoiselles puis, s’aventura plus en avant dans le palais de glace. Quand tout à coup, toutes les bougies s’éteignirent ! Tchang E avait compris l’intention de l’empereur Tang et voulait refouler sa curiosité. L’empereur, toujours aussi peu téméraire, peureux, recula jusqu’à la porte du palais.

La peur le réveilla...

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