vendredi 21 septembre 2007

La légende de la lune - II

L’été passé, c'était déjà le huitième mois de l’année. La lune majestueuse, lumineuse, éclairait la maison des Yang. Les récoltes avaient été bonnes ces dernières semaines et la quantité de coton ne cessait d’augmenter. Ce soir là, le quinzième soir du huitième mois, la mère Yang donna à la petite fileuse 7 kilos de cotons à filer. Tu es agile et tes mains sont petites et rapides. Tiens, te voilà sept kilos à filer pour demain matin. Allez vite !! Ne reste pas là à regarder la lune et mets-toi au travail. »


La jeune fileuse se mit à l’ouvrage. Voilà déjà des heures qu’elle filait le coton, quand la bougie s’éteignit. Plus de cire, elle n’y voyait plus rien et ne pouvait plus filer son coton.
Ainsi la jeune fileuse de coton eut une idée. Elle s’installa dans la cour et commença à filer au clair de lune. La lune était si ronde, ce soir là, qu'elle éclairait beaucoup mieux que la bougie. Sans relâche, elle continuait à filer.
La quatrième veille de la nuit commençait et il lui restait encore une montagne de coton à filer. Alors la jeune fileuse sure de la colère de sa belle-mère à la vue de tout ce coton non filé commença à paniquer. Ses petites mains couraient sur le moulin à filer, et la sueur perlée sur son front. Elle craignait sa belle-mère, et surtout les coups qu’elle lui apposait régulièrement lorsque le travail ne lui convenait pas.

La petite fileuse filait, filait, filait. Son moulin ne cessait de tourner quand le vent se leva.

La jeune fille redressa alors la tête de son métier à tisser, quand elle aperçut… un majestueux dragon volant ! Un dragon avec sur son dos un conseil de vieux sages ! La petite fileuse ne rêvait pas.
Certes harassée par son ouvrage à filer, elle n’avait plus l’esprit clair, mais ce dragon et ces sages venaient bien de la lune pour lui ordonner de se coucher. Elle s’opposa cependant aux vieux sages en leur expliquant qu’elle ne pouvait dormir sans avoir finit son ouvrage, mais les sages avaient déjà disparu. Alors elle se remit à filer. Quand le vent fut si fort qu’elle ne put continuer son ouvrage et rentra dans la demeure.
Malheur, plus de cire pour continuer à filer à l’intérieur et trop de vent pour filer dans la cour. Et son filage n’était pas terminé. Que faire ! Elle serait battue, elle en était certaine et la peur des coups l’empêcha de s’assoupir pendant les quelques heures restantes avant le lever du jour.

Le coq chanta ! Le jour se levait quand la mère Yang était déjà arrivé dans la chambre de la petite fileuse pour faire l’état des travaux.

« Alors, as-tu fini ton ouvrage ? Hmm, je suis sure que tes petites mains n’ont pu terminer les sept kilos à filer. Alors combien en as-tu filé ? Cinq, quatre, trois… » Tu n’es qu’une incapable, autant te battre de suite !»
« Allez montre-moi ton ouvrage. » Et la mère Yang pénétra dans la chambre de la jeune fileuse. Quand au fond de la chambre, sur le sol, était posé un métier à filer tout particulier : il était en or !

De bambou, il était devenu or.

La mère Yang, ravie, observa ce métier à filer, puis adoucit par la couleur dorée du métier, demanda à la jeune fileuse ce qu’elle avait fait la veille. La fileuse confuse et terrifiée lui répondit alors qu’elle avait filé toute la nuit dans la cour, au clair de lune, par manque de cire dans sa chambre. Elle lui raconta aussi sa rencontre avec le dragon et les vieux sages, quand la mère se rappela de la légende. "A la quatrième veille de la nuit, le quinzième jour du huitième mois de l’année, à celui qui aura de la chance apparaîtra les sages sur le dragon. Et tout ce qui tombera du dragon sera de l’or !!"

Ainsi, la mère Yang changea d’attitude et décida de bien la traiter cette jolie petite, si chanceuse, rapporteuse d’or…

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