vendredi 6 juillet 2007

Le poisson - III

3ème partie


AH Zhang et Ah Gong aperçurent enfin l’arrêt de bus de Pitou. Ils marchèrent en silence jusqu’à l’arrêt de bus. Lorsque le vieillard s’arrêta soudainement et demanda :

« Tu manges à ta faim au moins? Ca va ? »

Mais Ah Zhang ne répondit pas.

« Ils te frappent là-bas ? » continua à demander le vieillard.

Et Ah Zhang refusait toujours de répondre.

« Quoi ? Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu as perdu ta langue ? »

AH Zhang, tête baissée, laissa couler quelques larmes.

« Mais ne pleure pas. Tu vas devenir un menuisier, c’est bien non ? Il n’y a pas de quoi pleurer. »

Ah Zhang hocha la tête et s’essuya les yeux avec sa manche. « Je ne pleure pas ! » Mais pourtant il ne redressa pas la tête.

« Ah j’oubliais. Tiens ! Prends ces quelques pommes de terre tu les donneras à ton maître d’apprentissage. Comme ça, ils seront peut-être plus gentils avec toi. »

« Non c’est bon ! »

« Prends les, c’est mieux comme ça. » Et son grand-père, Ah Gong, fit glisser le sac de pomme de terre qu’il portait sur l’épaule pour le remettre à Ah Zhang son petit-fils. « Ah ! et n’oublie pas de rapporter le sac hein ! »

« Non c’est bon. Je ne veux pas leur donner ça, ils vont se moquer de moi. »

« Quoi se moquer de toi ? Mais pourquoi ? Ce sont les meilleures pommes de terre de la montagne. »

Ah Zhang, releva alors la tête, les yeux toujours rougis par les larmes et acquiesça.

« Bon d’accord ! » finit par accepter le grand-père. « Tu as raison, je préfère encore donner les meilleures des pommes de terre à mes cochons, qu’à ceux qui osent toucher ne serait-ce qu’un seul cheveux de mon fils. »

« AH Gong, il est tard maintenant. Ce n’est pas la peine de m’accompagner jusqu’à l’arrêt de bus. » « Rentre. C’est mieux. »

« Bon d’accord, je vais rentrer. Mais je vais rester ici un peu pour me reposer d’abord. Ne t’occupe pas de moi, va vite à l’arrêt attendre le bus. »

L’enfant tourna le dos au grand-père et s’éloigna lentement jusqu’à ce que son grand-père l’interpelle : « Et AH Zhang, tu es sûr ? Tu ne veux pas apporter les pommes de terre ? »

« Non je ne veux pas. »

« Bon, tant pis. Et peut-être que la prochaine fois que tu rentreras, ils t’offriront un poisson pour que tu le rapportes à la maison. »

« Oui ne t’inquiète pas, je rapporterai un poisson à la maison. »

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